Les dernières avancées en matière d'intelligence artificielle (IA) poussent les organisations et les entreprises du monde entier, quel que soit leur secteur, à s'efforcer de comprendre l'impact éventuel des applications de l'IA sur les opérations, les bilans et la vie professionnelle ordinaire.

L'IA est un outil. Elle ne peut pas « créer » ou être à l'origine d'une œuvre artistique, ni remplacer un être humain en tant qu'auteur d’une telle œuvre. À l’instar de tout nouvel outil ou technologie, l'IA présente sans aucun doute des risques et des opportunités. L'innovation peut tracer de nouvelles voies créatives ou avoir des retombées que nous n'avons pas encore imaginées. Mais, à titre d’organisation syndicale représentant plus de 6 000 créateur⸱trices humain⸱es, artisan⸱es, artistes logistiques et techniques de l'industrie audiovisuelle, la mission principale de la Guilde est claire : elle consiste à défendre, dans chaque entreprise, les intérêts économiques de nos membres ainsi que leurs droits créatifs et professionnels, notamment la réalité juridique et tangible selon laquelle les œuvres originales sont créées par des personnes, et non par des algorithmes.

Pour y parvenir, nous devons non seulement relever les défis actuels, mais aussi rester à l'avant-garde des impacts potentiels de l'intelligence artificielle ou de l'IA générative à court et à long terme dans tous les caucus, dans tous les domaines de travail et dans toutes les régions de notre Guilde.

À ce titre, le « groupe de travail national de la Guilde sur l'IA » contribuera à orienter et à structurer les efforts de la Guilde pour se tenir au courant des développements technologiques, être aux aguets des préoccupations juridiques, réglementaires et éthiques, évaluer les menaces possibles pour les droits au travail ou la sécurité, procurer la formation et le perfectionnement professionnel pour maintenir nos membres à la fine pointe de la cinématographie moderne, évaluer tout risque potentiel pour les droits créatifs ou la souveraineté narrative et, en bout de ligne, défendre les intérêts de nos membres sur ces questions lors des négociations, de l'élaboration des politiques et de tout ce qui s'avère nécessaire.

Alors que nous entreprenons cette tâche complexe, ce Groupe sera guidé dans son travail par quatre principaux principes :

1. Défendre le travail de classe mondiale des membres de la Guilde : l'IA est un outil et ne peut pas créer une œuvre artistique ou en être à l’origine, pas plus que n'importe quel autre équipement ou logiciel. Cette tâche incombe aux personnes occupant les rôles créatifs clés, aux artisan⸱es et autres talentueux⸱ses membres de notre Guilde et d'autres organisations. Il ne faut jamais avoir recours à l'IA pour déplacer des domaines de travail couverts par nos conventions collectives. Le travail de la Guilde est pour les membres de la Guilde.

2. Soutenir et défendre toutes les catégories de la Guilde : il est essentiel que la Guilde évalue et anticipe les risques ou les impacts potentiels de l'IA sur toutes les catégories d'emplois qu’elle représente. Cela comprend l'utilisation de l'IA en combinaison avec d'autres technologies telles que la production virtuelle, les effets visuels et les logiciels de design et de prévisualisation.

Nous devons étudier et identifier les répercussions économiques ou créatives potentielles sur tous les caucus, qu’il s’agisse du travail de bureau, de la logistique, de la comptabilité et des calendriers de production, ou bien du département artistique, de la réalisation ou de la postproduction.

3. Protéger les droits et la propriété intellectuelle : en vertu de la loi canadienne, toute œuvre protégée par le droit d’auteur doit avoir un⸱e auteur⸱e (ou une équipe de coauteur⸱es) et l’auteur⸱e doit être un être humain. La Guilde doit défendre cela comme un principe absolu et fondamental. L'utilisation accrue de l'IA ne peut être utilisée pour affaiblir ou déformer les droits d'auteur, que ce soit dans la loi, la politique ou la perception du public.

4. Exiger une utilisation éthique et la transparence : l'IA soulève une multitude de questions éthiques pratiques susceptibles d’affecter le travail quotidien de nos membres dans les années à venir, allant du plagiat et de la violation du droit d'auteur à la discrimination connue et mesurable à l’égard des groupes sous-représentés et à la sécurité humaine et au travail. La Guilde doit exiger que toute utilisation ou méthode d'IA déployée dans notre industrie soit éthique et qu'aucun⸱e membre de la Guilde ne soit jamais invité⸱e à promouvoir ou à permettre des pratiques d'IA contraires à l'éthique.